2025-03-17 21:27:00
Hollywood vibrent contre l’assouplissement des réglementations sur l’IA
Plus de 420 acteurs, actrices et professionnels de l’industrie du divertissement ont récemment uni leurs voix dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, demandant la protection des lois sur le droit d’auteur relatives à l’intelligence artificielle. Ce mouvement est piloté par Natasha Lyonne et regroupe de nombreuses figures emblématiques comme Bette Midler, Ava DuVernay et Mark Ruffalo.
### Appels à la protection des droits d’auteur
Cette lettre fait écho à une préoccupation majeure soulevée par les recommandations d’OpenAI et de Google. Ces entreprises ont appelé à lever certaines restrictions juridiques entourant les droits d’auteur afin de faciliter l’apprentissage des IA, une démarche que les signataires de la lettre estiment susceptible d’affaiblir l’industrie créative. En effet, affaiblir les protections des droits d’auteur pourrait avoir des conséquences néfastes pour le cinéma, la musique, et d’autres formes d’expression artistique.
### La résistance des syndicats
L’instabilité autour des droits liés aux IA est au cœur des discussions au sein de SAG-AFTRA, le syndicat représentant environ 160 000 artistes. Lors des négociations de 2024 avec les grands studios, un point de friction significatif fut justement l’incapacité de se mettre d’accord sur les régulations touchant à l’utilisation de l’IA dans la production audiovisuelle. SAG-AFTRA a exigé que les producteurs obtiennent le consentement des artistes avant de créer et d’utiliser des répliques numériques, tout en demandant des compensations équitables pour ces utilisations.
#### Concessions suite à des grèves
Après une grève de 118 jours, le syndicat a remporté une victoire importante : un nouvel accord incluant des règles concernant le consentement et la rémunération liée à l’utilisation de l’IA dans les productions. Cette victoire marque une avancée dans la protection des droits des artistes face à la montée de la technologie.
### Législation en Californie
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a également pris des mesures en faveur des artistes. L’année dernière, il a promulgué deux lois visant à protéger les acteurs contre l’utilisation non consentie de leurs reproductions numériques. L’une de ces lois requiert que les contrats de travail précisent si des répliques générées par IA seront utilisées, tandis que l’autre interdit l’utilisation commerciale des répliques numériques d’artistes décédés sans le consentement de leurs héritiers.
### Une mobilisation croissante
Le nombre d’artistes ayant signé la lettre ouverte continue d’augmenter, attirant de plus en plus de personnalités célèbres, comme Ben Stiller et Cate Blanchett. Alors que le groupe avait initialement demandé une réponse du gouvernement, ce délai a passé sans réponse, mais cela n’a pas freiné leur mobilisation.
### Impact économique de l’industrie du divertissement
Les signataires mettent en avant que l’industrie du divertissement aux États-Unis soutient plus de 2,3 millions d’emplois et génère plus de 229 milliards de dollars en salaires chaque année. Ils soutiennent que la demande des entreprises d’IA de diminuer les protections des droits d’auteur menace non seulement des emplois, mais aussi un écosystème culturel primordial.
### Réactions internationales et investissements prévus
Lors d’un sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, le Vice-Président JD Vance a mis en garde contre une trop grande réglementation de l’IA en Europe, soulignant que cela pourrait nuire à cette industrie naissante. Aux États-Unis, d’après des déclarations de l’administration, il a été prévu d’investir jusqu’à 500 milliards de dollars pour développer l’infrastructure de l’IA, afin de rester compétitif par rapport à la Chine.
### Changements de réglementation
Le nouveau président, après son entrée en fonction, a annulé un ancien décret de l’administration Biden qui visait à encadrer l’IA en toute sécurité. Cette démarche a été critiquée par l’ACLU, qui a qualifié de “grave erreur” ce revirement. L’entité souligne l’importance de maintenir des protections en place pour garantir que les outils d’IA respectent les droits civiques et soient utilisés de manière responsable.