2025-03-20 10:20:00
Investir dans des actions spéculatives présente un risque important en raison de leur volatilité extrême. À la clôture de lundi, les actions de BigBear.ai Holdings (BBAI) avaient chuté de plus de 64 % en l’espace d’un mois. Bien que ce titre technologique possède un fort potentiel dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), sa valorisation a souvent connu des fluctuations considérables, largement influencées par le sentiment des investisseurs, notamment ceux du secteur retail.
La grande question est de savoir si cette chute marquée pourrait représenter une occasion d’achat pour les investisseurs ou si le moment est plutôt à l’abstention concernant BigBear.ai.
La confiance des investisseurs dans les actions d’IA est-elle en baisse ?
Cette année, de nombreuses actions dans le domaine de l’IA affichent des performances décevantes. Plusieurs éléments, comme le modèle d’IA à bas coût de DeepSeek, des valorisations stratosphériques, la possibilité d’un ralentissement des dépenses en IA et les incertitudes économiques, incitent les investisseurs à reconsidérer leur approche envers le secteur technologique.
Même le géant des puces, Nvidia, n’échappe pas à cette tendance négative. Son capital boursier a enregistré une baisse de 14 % au cours du dernier mois. Bien que cela ne soit pas comparable à la chute de BigBear.ai, cela soulève des inquiétudes, car si Nvidia, considéré comme l’une des actions d’IA les plus sûres, est en difficulté, les titres plus risqués comme celui de BigBear.ai pourraient être encore plus affectés.
Il demeure incertain si cette tendance est le prélude à un krach plus important dans le secteur technologique ou s’il s’agit simplement d’une réaction émotionnelle des marchés. Les valorisations ayant atteint des sommets, il semble plausible que cette situation ne soit pas qu’une simple correction temporaire.
Des résultats financiers peu convaincants pour BigBear.ai
Bien que certains secteurs peinent, une entreprise avec de solides performances financières pourrait voir son action remonter. Malheureusement, les résultats récents de BigBear.ai ne plaident pas en faveur d’un redressement imminent.
Parue récemment, son rapport sur les bénéfices de fin d’année révèle une croissance anémique de seulement 2 % pour 2024, atteignant 158 millions de dollars. Leurs prévisions pour 2025 se situent dans une fourchette de 160 à 180 millions de dollars, ce qui ne laisse pas présager un retournement de tendance rapide. Toutefois, un aspect positif reste à noter, la compagnie a accru son carnet de commandes, passant de 250 à 418 millions de dollars à la fin de l’année dernière, ouvrant ainsi la voie à un potentiel de croissance futur.
Ce qui pourrait le plus inquiéter les investisseurs de BigBear.ai est l’énorme consommation de liquidités, avec un déficit de 38 millions de dollars dans ses opérations quotidiennes l’an dernier, par rapport à un précédent burn de 18 millions. Sans amélioration de la trésorerie, la société pourrait être contrainte de multiplier les émissions d’actions pour financer sa croissance, d’autant plus qu’elle ne disposait que de 50 millions de dollars en liquidités et équivalents à la fin de 2024.
Un investissement hautement risqué et imprévisible
BigBear.ai a toujours été un choix d’investissement spéculatif risqué, et la situation actuelle n’a pas changé. Une valorisation plus basse n’implique pas nécessairement une reprise prochaine ni une impossibilité pour le titre de connaître une chute supplémentaire.
Pour les investisseurs optimistes à l’égard de l’IA, tourner leur attention vers des entreprises plus établies comme Nvidia semble une meilleure stratégie. BigBear.ai, bien qu’en train de signer des contrats et d’accroître son carnet de commandes, fait face à un chemin semé d’embûches avec des prévisions de pertes et de consommation de cash potentiellement alarmantes pour l’avenir.
David Jagielski ne détient aucune position dans les actions mentionnées. ActualiteIA.com recommande Nvidia et a des positions dans ce titre. Cette page s’inscrit dans une politique de divulgation.