2025-03-18 22:58:00
Le conseil municipal de Berkeley a récemment pris une décision significative en votant en faveur de l’interdiction de l’utilisation des technologies de tarification des loyers basées sur l’intelligence artificielle. Cette mesure vise à lutter contre la manipulation injuste du marché locatif, qui aurait pour effet d’augmenter les prix de manière non éthique.
Une ordonnance contre les algorithmes de tarification
Lors de sa réunion du 11 mars, le conseil a approuvé cette nouvelle ordonnance qui empêche les propriétaires d’utiliser ce que l’on appelle des “algorithmes de tarification des loyers”. Ces outils sont accusés d’être impliqués dans des pratiques de fixation de prix déloyales.
Réactions du conseil municipal
Ben Bartlett, membre du conseil municipal, a exprimé ses préoccupations quant à l’impact des algorithmes sur les communautés. Dans un communiqué, il a affirmé que “la technologie en soi est neutre, mais les humains qui l’utilisent ne le sont pas”. Selon lui, il est essentiel que l’intelligence artificielle soit utilisée pour soutenir les communautés, plutôt que pour les exploiter. En conséquence, des sanctions de 1 000 dollars seront infligées à toute entreprise ciblant les locataires par le biais de systèmes de tarification dynamique qui privilégient les profits sur le bien-être des personnes.
Point de vue sur RealPage
Le conseil a également pointé du doigt la société RealPage, basée à San Francisco, pour avoir développé l’un des outils désormais interdits. Un représentant de RealPage n’a pas répondu immédiatement aux sollicitations des médias concernant cette décision.
Un mouvement national
La décision de Berkeley s’inscrit dans un mouvement plus large, où plusieurs grandes villes américaines comme San Francisco, San Diego, San Jose et Philadelphia adoptent ou envisagent des réglementations similaires. Cette tendance témoigne d’une préoccupation croissante face aux impacts négatifs des technologies sur le marché locatif.
Contexte légal et accusations
En janvier, le ministère de la Justice des États-Unis a élargi une action en justice contre RealPage en y ajoutant six grands propriétaires d’immeubles. Bien que les entreprises concernées démentent les allégations portées à leur encontre, elles soulignent que les véritables causes des problèmes de l’immobilier locatif résident dans des facteurs tels que les pressions inflationnistes, la forte demande de logements locatifs et un approvisionnement insuffisant en logements.
La défense de RealPage
RealPage soutient que les informations diffusées à son sujet sont fausses et trompeuses. La société a indiqué que, depuis octobre 2022, des affirmations inexactes à propos de ses logiciels de gestion de revenus ont été relayées par les médias et dans des documents juridiques. Selon elle, cela a contribué à créer une narration déformée à propos de ses solutions, alors qu’elles apportent des bénéfices tant pour les locataires que pour les fournisseurs de logements, favorisant un écosystème locatif plus sain et efficace.