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Nous devrions être vraiment inquiets : Même l’IA peine à distinguer le contenu réel du contenu faux

Nous devrions être vraiment inquiets : Même l'IA peine à distinguer le contenu réel du contenu faux
Simon Robben
Écrit par Simon Robben

2025-03-16 19:00:00

Les détections de deepfake mettent en lumière les défis technologiques

Un simple pixel mal placé ou une légère altération du visage peuvent être suffisants pour qu’un détecteur de deepfake puisse déterminer si une image ou une vidéo est authentique ou falsifiée. Cependant, une étude récente menée par des chercheurs australiens et sud-coréens remet cette hypothèse en question.

Des performances inquiétantes des détecteurs

Les résultats de cette étude indiquent que les détecteurs de deepfake peinent à faire la distinction entre le vrai et le faux dans des situations réelles, ne réussissant qu’à identifier correctement le contenu dans environ deux tiers des cas. Shahroz Tariq, chercheur sur les deepfakes à CSIRO, a exprimé ses préoccupations en déclarant que l’actuelle génération de détecteurs n’est pas à la hauteur des défis posés par les deepfakes du monde réel.

Un combat incessant entre créateurs et détecteurs

La mission des détecteurs de deepfake est de révéler si un contenu, qu’il soit visuel ou audio, a été modifié ou entièrement fabriqué. Cela peut inclure des vidéos ayant subi des échanges de visages, des images de personnes fictives ou même des vidéos d’événements d’actualité qui ne se sont jamais produits. Les méthodes de détection reposent sur de vastes bases de données d’exemples de contenu manipulé, permettant de former des réseaux neuronaux dont la tâche est d’apprendre à reconnaître divers types de deepfakes.

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Une course technologique à deux vitesses

Le processus par lequel ces détecteurs apprennent n’est pas toujours en phase avec la manière dont un humain détecterait une falsification. Des changements apparemment anodins, tels que des ajustements minimes de pixels, peuvent considérablement perturber le fonctionnement des modèles de détection. Dr. Lea Frermann, scientifique spécialisée dans la désinformation à l’Université de Melbourne, souligne que cette dynamique crée une sorte de jeu de chat et de souris, où les créateurs de deepfakes et les détecteurs tentent de surclasser les efforts de l’autre.

L’importance des données d’entraînement

Les performances des détecteurs dépendent largement des bases de données sur lesquelles ils sont formés. Les banques de données telles que CelebDF, contenant principalement des vidéos bien éclairées de célébrités, s’avèrent plus faciles à traiter que des ensembles comme le Deepfake Detection Challenge, qui comporte des contenus variés, souvent de moindre qualité. En 2020, un concours de détection de deepfake a révélé que le modèle gagnant n’atteignait qu’un taux de réussite de 65 %, et les résultats d’études récentes indiquent que même les détecteurs les plus efficaces peinent à s’adapter à l’évolution rapide des techniques de création de deepfakes.

Des résultats alarmants sur le terrain

Dans le cadre de l’étude actuelle, les chercheurs ont constaté que, lorsque des vidéos de deepfake plus récentes, présentées comme “in the wild”, étaient évaluées, le taux de détection chutait à 69 %. Ce constat soulève des inquiétudes considérables, car les techniques de générateurs de deepfakes évoluent à une vitesse fulgurante, rendant encore plus difficile la tâche des détecteurs.

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Vers des solutions adaptées

Bien que des améliorations sont tentées, les solutions actuelles ne paraissent pas suffisantes. La recherche en cours cherche à développer de nouveaux frameworks pour de meilleurs détecteurs, en se concentrant sur des spécificités, telles que des modèles adaptés à certains types de deepfakes. Des résultats positifs ont été observés sur des détecteurs formés spécifiquement sur les images de célébrités, mais leur fiabilité baisse rapidement lorsqu’ils sont confrontés à une variété plus large d’images.

La nécessité d’une sensibilisation générale

Face à la difficulté pour les machines de rester à jour, des approches non techniques doivent également être envisagées. Éduquer le public sur la nature des deepfakes et les subtilités qui peuvent aider à les identifier s’avère essentiel. Des plateformes comme “Detect Fakes” de l’Université Northwestern offrent une opportunité aux utilisateurs de tester leurs capacités à discerner le vrai du faux dans divers médias.

La valeur du contexte humain

Les humains possèdent un avantage que les algorithmes ne peuvent pas égaler : la compréhension du contexte. Des informations, telles que la source d’une vidéo ou l’identité de son auteur, peuvent aider à évaluer son authenticité de manière plus robuste que ne le permettent les détecteurs actuels. Cette capacité à relier des récits et des éléments contextuels joue un rôle crucial dans la détection des deepfakes.

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Les défis de la régulation

Enfin, l’instauration de régulations autour de l’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait être une réponse nécessaire, bien qu’elle soit complexe à mettre en œuvre. Les experts soulignent que des cadres législatifs efficaces pour gérer les deepfakes n’existent pas encore, rendant extrêmement difficile la mise en place de protections adéquates face à cette menace émergente.

A propos de l'auteur

Simon Robben

Simon Robben

Simon Robben est un expert reconnu en intelligence artificielle et en transformation numérique. Auteur principal du site Actualité I.A, il partage son expertise à travers des articles clairs et accessibles, dédiés à l'actualité de l'intelligence artificielle. Avec plusieurs années d'expérience dans le domaine, Simon suit de près les dernières avancées technologiques et leurs impacts sur les entreprises et la société.